» L’ensemble Vain Désir est né de la redécouverte et de la volonté de faire revivre les œuvres d’un auteur oublié de la « Belle époque » : Maurice TRUBERT (1957-1922). Diplomate, poète et musicien, il est l’auteur de plusieurs recueils de poésie, d’une pièce de théâtre, de récits et de ses « Impressions et Souvenirs d’un diplomate ». Un prix de l’Académie française portant son nom a été décerné jusqu’en 1982.
Moins connues étaient ses œuvres pour piano et ses mélodies qu’il composait principalement sur ses poèmes. Plusieurs des compositeurs alors renommés de l’époque (Gaston LEMAIRE, Francis THOME, etc.), mais également quelques musiciens amateurs de Biarritz comme la comtesse Gaston de La Rochefoucauld, ont mis en musique ses poèmes, comme il était d’usage à l’époque et dans un certain milieu pour témoigner à quelqu’un sa reconnaissance et son amitié.
Les œuvres de Maurice TRUBERT n’ont en réalité jamais rencontré qu’un succès confidentiel tant son auteur n’avait le souci de la célébrité ni la prétention de l’excellence. Il les concevait probablement comme un divertissement, dans la discrétion d’un salon aristocratique de la ville balnéaire. Pourtant, leur édition par des maisons parisiennes et leur archivage à la Bibliothèque Nationale de France ont permis à quelques unes de ces pages de parvenir jusqu’à nous et de nous faire découvrir, après un siècle d’oubli, un répertoire d’une grande subtilité.
Les œuvres musicales de Maurice TRUBERT sont marquées par cette unité très caractérisée de temps, celui de la « Belle époque », et de lieu, celui d’une ville balnéaire qui vivait dans la mémoire encore vive de l’Impératrice Eugénie. Il ne faut pas, pour autant, appréhender ces œuvres comme la somme de compositions « de genre », créées dans l’univers clos d’un salon aristocratique. Les compositions de Maurice TRUBERT ont puisé leur inspiration dans la mélodie française de cette époque mais également dans la valse et le lied viennois que l’auteur a découverts durant son affectation à l’Ambassade auprès de l’Empire austro-hongrois. On peut dire, en cela, que ces œuvres sont véritablement « de leur temps », et qu’elles constituent un répertoire de la mélodie française qui mérite d’être redécouvert.
Quel musicien n’a jamais rêvé de découvrir dans le grenier d’une ancienne demeure familiale les compositions musicales d’un vieil oncle, oubliées depuis cent ans ?
C’est ce qui m’est arrivé un mois d’août 2015. Après un travail de recherche, Stéphanie Révillion (soprano), Nobuko Takahashi (soprano) et Adelya Fayrushina (piano) m’ont fait l’amitié de redécouvrir ensemble ce répertoire. Avec la collaboration de la comédienne et monteuse en scène Charlotte Talpaert, l’ensemble « Vain désir », dont le nom est choisi en référence à une mélodie de Maurice TRUBERT, ambitionne de partager en public, le temps d’un concert, les œuvres de Maurice TRUBERT et l’ambiance « Belle époque » d’un salon à Biarritz. »
Aymeric CHAUCHAT – Récitant et ténor